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PRÉVENTION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX DES ORGANISATIONS DU TRAVAIL |
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VEILLE MÉDICALE EN RISQUES PSYCHOSOCIAUX DU POINT DE VUE DES ORGANISATIONS DU TRAVAIL UN EXEMPLE CONCRET DANS LA MÉTALLURGIE |
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Dominique MARY, médecin du travail | |||||
Avertissement : le document présenté pour la discussion de pratique en médecine du travail de Veille et d’Alerte pour prévenir les risques des organisations du travail pour la santé est très proche d’un document réel présenté en Comité d’Entreprise et en CHSCT par le médecin du travail. Un certain nombre d’informations ont été modifiées pour en préserver l’anonymat dont les lieux, métiers et années. |
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TROUBLES PSYCHIQUES EN RAPPORT AVEC LE TRAVAIL EN 2009 Concernant la partie quantitative, sont investigués principalement :
Les agents concernés par ces symptômes de psychopathologie au travail et ceux concernés par les rachialgies et TMS en rapport avec le travail sont décomptés, s’ils sont concernés par un symptôme au minimum, comme présentant un risque de pathologie psychosociale d’origine professionnelle. On trouvera, dans les pages suivantes une longue partie de commentaires compréhensifs par Section professionnelle de la responsabilité du médecin du travail. L’intérêt éventuel de celle-ci est de permettre, et de rendre visible ce qui n’est considéré souvent que comme des évènements individuels sans liens avec le travail. Il est aussi d’ouvrir des pistes d’interrogation concernant les évolutions possiblement délétères de l’organisation du travail, pour la faire évoluer en un sens plus compatible avec un engagement dans le travail permettant la construction de la santé des hommes et des femmes. Le commentaire vaut globalement pour les risques psychosociaux entrainant un risque de psychopathologie en rapport avec le travail. Généralement, c’est le suivi de l’indicateur « Souffrance en rapport avec le travail » qui est pris en compte du fait de sa sensibilité et qui permet ainsi d’appréhender des évolutions, avec toute la prudence nécessaire du fait du faible nombre d’agents dans certaines sections, et du fait des évolutions en nombre et agents dans chacune des sections. Cette partie qualitative est rédigée après réinvestigation de l’ensemble des dossiers médicaux individuels des agents en souffrances professionnelles en rapport avec leur travail. De ces données monographiques individuelles en est rédigée une monographie collective par petite collectivité professionnelle. EXTRAITS DE L’INVESTIGATION DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX AU TRAVAIL EN 2009, PRINCIPALEMENT DES PSYCHOPATHOLOGIES Pour les 438 agents suivis en 2009 dans ce secteur professionnel, globalement le risque psychopathologique des organisations du travail pour les agents que nous suivons comme médecin du travail montre une prévalence de 29.2 % et une incidence de 14.6 %. En 2008 prévalence 27.5 %, incidence 12.8 % ; en 2007, prévalence 30.3 % incidence 16.7 % ; en 2006 prévalence 27.9 %, incidence 10.8 % ; en 2005 prévalence 27.3 %, incidence 8.6 % ; en 2004 prévalence 29.5 %, incidence 18.4 % ; en 2003, prévalence 23.5 %, incidence 9.4 % ; en 2002 prévalence 29.6 %, incidence 10.2 % ; en 2001 prévalence 36 %, incidence 16.8 % ; en 2000 prévalence 13 %, incidence 7.1 % …/… SERVICE DE MOYENS SECTION MAITRISE D’OUVRAGE (22 PERSONNES) Très net apaisement de la situation professionnelle malgré une situation difficile pour l’Outillage logistique début 2009.
SERVICE DE MOYENS SECTION MÉTHODE (16 PERSONNES) Dégradation très importante de la situation de cette section qui touche 9 agents sur 16. Difficultés majeures à constituer de nouvelles compétences et à pérenniser les coopérations avec le secteur travaux. Le médecin du travail y fait alerte pour risque psychosocial.
SERVICE DE MOYENS SECTION ELECTRO MÉCANIQUE (34 PERSONNES) La situation d’électromécanique reste toujours très précarisée du fait de passif dans l’organisation du travail. Elle est nettement moins dégradée qu’en 2007, l’incidence de nouveaux agents en difficulté diminuant très nettement.
SERVICE DE ROBINETTERIE SECTION PRÉPARATION CONTRÔLES, (27 PERSONNES) Dégradation très importante de la situation fragilisant les collectifs de travail pour laquelle le médecin du travail a fait alerte pour risque grave le 17 février 2009 dans un contexte de difficulté managériale majeure et de déficit de moyens humains et de compétences constituées. Alerte médicale de risque psychosocial maintenue du fait de l’inquiétude majeure sur le renouvellement des compétences et de l’impossibilité de certains agents de protéger leur santé.
2009 : il y a un sentiment très partagé d’un crise majeure du management de proximité du côté des compétences à apporter, de la compréhension des situations. « Il y a des chargés d’affaire qui gèrent du papier et qui sont très mal par rapport à leurs méconnaissances pour lesquelles ils n’ont pas d’appui ! » « Il n’y a pas de compagnonnage ! » Des agents souffrent d’un déficit majeur d’accompagnement par rapport aux nouvelles tâches qui leur sont confiées. Les difficultés non prise en compte de l’acquisition de compétences déstabilisent les collectifs de travail. « J’estime que ce n’est pas à moi de palier les défauts de compagnonnage d’un collègue ! » « Si je passe préparateur, comment je vais récupérer les compétences nécessaires ? » Il y a une dégradation collective du travailler ensemble, de plus en plus d’agents se refermant sur le secteur qu’ils maitrisent et refusant d’entrer dans le soutien de collègues en difficulté professionnelle qu’ils jugent sans fin. Des agents ont une inquiétude majeure pour le devenir de l’activité qu’ils effectuent. Qui fera le travail demain, une fois que le collègue avec qui on travaille sera parti. « Le bateau dérive ! » De nombreux agents ont le sentiment d’un manque de dialogue, de considération : « On n’a pas les moyens pour réaliser ce qui est annoncé ! » « On signe des chèques en blanc ; on demande des moyens pour avoir des chargés de surveillance, et on n’en met pas ! » « J’écris ce que je ne peux pas faire ! » « La situation s’est considérablement dégradée depuis début 2008. » « On va maintenant appliquer les procédures ! » « Après l’expérience ratée des groupes de travail, je n’ai plus envie de me mettre de l’espoir ! » On n’a plus le temps de pérenniser nos activités. On ne peut plus se mettre à jour. Face aux difficultés professionnelles, certains ont le désir de partir faute de soutien hiérarchique. « Je ne me prends plus le chou ! » « On est montré du doigt pour les ESS. » « Le chef était toujours en conflit et surveillait tout par rapport à des suspicions de tricherie ! » « Sur des documents essentiels, il y en a qui ont signé des documents erronés et ne savaient pas vérifier les vrais ! » « Les opérations de maintenance 2009, on les a fait à l’arrache ! J’utilise mon. » Les activités de certains agents hors temps réel doivent être abandonnées pour aider les chargés d’affaire en grande difficulté. « Il faut se former sur le terrain avec les professionnels, le système actuel ne le permet pas ! » « Le REX des opérations de maintenance ne se fait pratiquement plus. » La situation est aggravée par les collègues qui se désengagent. « On ne peut plus prendre le temps de mettre à jour les bases de données collectives. Et il y a pourtant dix prestataires qui travaillent dans la section. » Il y a un manque criant de compétences et de moyens humains. Ainsi sur les contrôles non destructifs, les ressources vont passer de cinq chargés d’affaire à trois chargés d’affaire, peut-être deux. « Pendant les vacances il a été impossible de savoir qui est son remplaçant ! » « Il n’y a pas de vision à court et moyen terme ! » « Le jour de la réembauche, je n’ai pas pu reprendre ! Maintenant je veux que la direction m’écrive ! » Des agents très expérimentés pour protéger leur santé ne voient pas d’autre solution que de demander à arrêter les opérations de maintenance de tranche. « La parole donnée n’est pas respectée. » « Je n’ai pas envie de partir, mon travail est très intéressant, mais c’est insupportable ! Si cela déborde, c’est de leur faute ! » « La confiance est cassée ! Notre section est déstructurée ! » « Je n’ai plus confiance dans la capacité de l’entreprise de prendre en compte les difficultés professionnelles. » Des agents ont un vécu profond d’injustice par rapport au fait qu’on leur demande sans fin, sans limite. De plus en plus d’agents n’arrivent pas à protéger leur santé dans la période très difficile de maintenance industrielle. De nombreux agents annoncent que la deuxième partie de 2010 sera très difficile du fait de déficits prévus de compétences. Des agents parmi les plus expérimentés et les plus engagés sont atteints par la lassitude et sentent le besoin de se protéger. Mais le désir de partir s’accompagne d’une culpabilité de « lâcher les collègues en difficulté ». De nombreux agents n’ont comme perspective que le départ de la section pour se protéger. La culpabilité de ne pas arriver à bien travailler touche de nombreux agents. Pour certains agents, le rapport au travail est très profondément cassé : « Ici je n’ai plus rien à faire, je n’ai plus envie de bosser. Je ne fais que la partie obligatoire, j’essaie de ne plus aller aux réunions ! ». La souffrance éthique malmène très fortement ces techniciens de haut niveau. Il y a eu beaucoup plus de troubles du sommeil, de troubles cognitifs en rapport avec le travail, de bouffée d’angoisse en rapport avec le travail nécessitant une hospitalisation et de somatisations professionnelles envahissantes en 2009. La mise en place d’un nouveau management fin 2009 a apporté de l’espoir, et la possibilité que les questions concrètes puissent être écoutées. Certains agents ne peuvent se résigner à s’isoler et maintiennent les coopérations au risque de leur santé ; il y a risque pour eux. Dans ces conditions très dégradées, le médecin du travail a été très inquiet en 2009 pour la santé de plusieurs agents pour lesquels il a pu craindre un retournement de la violence contre soi. Il a allié alors attitude thérapeutique et socialisation des causes collectives. Ce risque peut ré-émerger en 2010 devant la conjonction d’incidents techniques, de déficits de compétences suffisantes et disponibles et du rétrécissement des espaces de coopération professionnelle. La dégradation de la situation pour la section contrôle de service de robinetterie explique l’alerte du médecin du travail énoncée le 17 février 2009 « Le médecin du travail fait alerte collective pour risque psychosocial grave pour la situation de la section ‘‘contrôle’’ de service de robinetterie dont la prévalence de pathologie en rapport avec le risque psychosocial touche 33 % des agents dont 23 % de nouveaux cas (en 2007 respectivement 29 % et 26 %, en 2006 respectivement 14 % et 0 %), et pour ce qui est de la souffrance au travail de 29 % et 16 % (en 2007, respectivement 13 % et 10 %, en 2006 respectivement 11 % et 0 %). La situation personnelle (qui a provoqué l’alerte) s’inscrit dans de très graves difficultés organisationnelles de la section contrôle en termes de management, de déficit de compétence en nombre et acquisition, avec une situation qui v se détériorant. Un certain nombre d’agents pour se préserve ou pouvoir continuer à faire leur travail ‘‘s’isolent professionnellement de plus en plus’’. Nombre d’agents on l’impression de ne pas être entendus pas la hiérarchie, l confiance se détériore profondément. Le médecin du travail recommande au chef d’Unité de considérer cette situation collective comme très dégradée et de l’instruire. » SECTION PRÉPARATION MÉCANIQUE (27 PERS) Détérioration majeure de la possibilité de travailler à Préparation mécanique sans précariser sa santé. En l’état, sentiment de perte d’espoir de voir prise en compte une situation professionnelle se dérégulant rapidement, encore protégée par une ancienne dynamique de « travailler ensemble » particulièrement riche. Mais elle ne résiste pas devant la disparition des compétences et l’absence de relève. Le médecin du travail y fait alerte médicale de risque psychosocial.
2009 : malheureusement comme annoncé en mars 2009, la situation du travail s’est très fortement dégradée courant 2009. Le vécu de surcharge de travail est majeur pour les agents. C’est tout Préparation mécanique qui est dégradé. « J’ai rarement vu autant de situations stressantes. Plus on en fait, plus il faut en faire ! » « En opération de maintenance mes nuits sont interrompues, je me réveille spontanément à deux heures du matin. » « Ce qui m’angoisse ce n’est pas le technique, mais le prescriptif avec des délais de plus en plus courts. On ne nous laisse plus le temps de bien faire notre travail ! » « On se retrouve tous dans des impasses au niveau du boulot. » « On ne peut plus appliquer la réglementation ! » « On a des façons de fonctionner aberrantes ! » « On rentre chez soi le soir et on ne sait plus comment on s’appelle ! » Envahissement du travail, troubles cognitifs. « On ne comprend plus, il n’y a plus d’espoir. Je ne vois pas d’amélioration dans un futur proche ! » « La grève est le révélateur du non dialogue ! » « J’ai peur que cela casse l’ambiance, le collectif ! » « Mon travail est envahi par tout ce qu’on me demande en plus ! » « Des agents n’osent plus prendre leurs vacances ! Des agents perdent totalement la capacité de préserver leur santé. » Ils doivent être protégés médicalement le temps qu’ils la récupèrent. « C’est très désorganisé ; on prépare et cela ne peut se réaliser comme prévu. C’est usant ! » Préparation mécanique est le produit d’une longue histoire d’un collectif de travail harmonieux et compétent qui faisait la force et la fierté de cette section de préparation. Mais : « On ne peut plus faire le travail comme il faut ! » « On essuie le manque d’anticipation hiérarchique. Il n’y a pas de pépinières ! » « Cela me désole de voir un service sacrifié ! » « C’est la désorganisation complète avec une augmentation de la charge de travail en opération de maintenance. » Le transformateur symbolise les problèmes s’accumulant. Les éléments sur ce sujet pour 2010 sont particulièrement inquiétants. Contrairement aux prévisions, il n’y a jamais eu deux électriciens. Le plan de remplacement des compétences n’est pas connu des agents. Des agents envisagent alors de partir de la section. « Je préfère quitter le bateau plutôt que de continuer comme on va ! » « Si on est mécanicien, on ne peut pas avoir la compétence d’un électricien ! » Des agents vivent comme une injustice qu’on ne puisse pas les libérer d’un poste où ils ont beaucoup donné et où ils précarisent leur santé. « Travailler dans l’urgence tout le temps, cela va cinq minutes ! » D’autres agents sont bien conscients des risques pour leur santé, mais le principe de réalité du travail les rattrape et ils ne peuvent se protéger. « Tous les quinze jours je regarde la bourse de l’emploi ! » « Ils m’ont dit que si je trouvais quelqu’un pour me remplacer, ils me lâcheraient ! » La lassitude professionnelle se développe massivement. Des agents tentent difficilement de se désengager pour se protéger. L’histoire collective du travail passé permet aux agents, malgré des atteintes à leur santé différentielles, de garder une compréhension de la responsabilité des déterminants du travail, ce qui fait un peu « contention » face aux risques majeurs pour la santé d’agents qui ne pourraient plus supporter de « mal travailler ». Mais la dynamique collective ne résistera pas s’il n’y a pas de perspective professionnelle humainement supportable. La surcharge de travail est d’ores et déjà directement responsable d’atteinte à la santé de plusieurs agents : somatisations rhumatologiques handicapantes, effondrement dépressif, bouffées d’angoisse traitées comme urgence médicale, décompensation de pathologie antérieurement bien régulée, manifestations cardiaques devant être explorées. Une accumulation de pathologies de surcharge. La situation du pôle transformateur n’est pas isolée dans préparation mécanique. Elle en est plutôt représentative. Alerte du médecin du travail pour le Pôle Transformateur de Préparation mécanique portée à la direction et au CHSCT le 28 janvier 2010 : « Le médecin du travail fait alerte collective pour l’ensemble des agents du pôle transformateur et leurs appuis concernant les répercussions individuelles délétères de la surcharge professionnelle en 2009. Le médecin du travail constate, sauf à ne pas avoir l’information, qu’il n’y a pas de pépinière pour ces activités alors que plusieurs agents sont sur le départ (remarque du 9 juillet 2008). Particulièrement le médecin du travail constate qu’un seul agent possède actuellement la compétence électrique sur les alternateurs, et que la compétence sur les turbines est fragilisée à court terme. Le médecin du travail constate que la maintenance industrielle qui devait être préparé à trois chargés d’affaire va l’être avec deux chargés d’affaire alors que la visite type 3 alternateur sera de la responsabilité de préparation mécanique ce qui est nouveau. Le médecin du travail a eu à gérer plusieurs évènements de santé délétères pour plusieurs agents de ce pôle en 2009. Le médecin du travail conseille que cet état de fait puisse être instruit par une réunion de mise en débat du constat du médecin du travail par celui-ci avec le collectif de travail, avant instruction par le CHSCT, ou toute autre proposition de ‘‘socialisation’’ compréhensive des difficultés du côté du travail. » SERVICE PLANIFICATION MÉTHODE ALERTE de risque psycho-social majeur pour le Service Planification méthode de décembre 2009 : « Le médecin du travail fait alerte pour risque de danger grave pour la santé des agents, pour l’ensemble de PLANIFICATION MÉTHODE. Nombre d’agents sur-engagés professionnellement ne sont plus en situation de préserver leur santé. Cette situation est plus visible pour la planification, moins visible pour le ‘‘Projet’’ constitué majoritairement de cadres ; et pourtant la situation de ces derniers est encore plus inquiétante du point de vue du médecin du travail compte tenue de leur situation spécifique. Au-delà des atteintes psychiques, de véritables risques graves pour la santé peuvent se déployer particulièrement du point de vue cardiaque. Cette organisation ne dispose d’aucune marge de manœuvre. Les conditions objectives de mise en place du système organisationnel de planification en temps réel, dont des aspects pourraient être protecteurs pour les cadres qui ne peuvent jamais décrocher du travail, risque en l’état d’aggraver la situation ».
Fragilisation qui perdure et inquiète du fait des contraintes de disponibilité personnelle majeure et d’engagement excessif dans le travail pour la troisième année. Cette situation perdurant, la population de cadres perd la capacité de préserver sa santé au travail. Le niveau d’atteinte à la santé doit être appréhendé en prenant en compte la situation spécifique de l’encadrement qui ne donne pas à voir généralement ses difficultés de travail
Dégradation augmentant depuis deux ans, expliquée par la surcharge de travail en rapport avec les lourdes perturbations de Maintenance industrielle, la mise en place d’un outil informatique qui entrave le travail, le non remplacement d’absents, et l’inquiétude pour l’avenir liée à des futurs horaires de travail très contraignants
CONCLUSION L’indicateur global de risque psychosocial en rapport avec les organisations du travail construit par le médecin du travail, en 2009, est encore très élevé en ce qui concerne l’effectif de Maintenance, mais très légèrement moins qu’en 2007. Mais les causes en sont différentes : c’est maintenant « l’organisation ordinaire du travail de la Maintenance » qui est clairement fragilisée et responsable des évènements délétères qui croissent et vont aller croissant sans d’énergiques mesures de prévention qui doivent impacter les moyens et la politique sociale. Sont concernés par un risque « psychopathologique » en rapport avec leur travail 29.2 % des agents suivis médicalement (128/414 agents), (30.3 % en 2007), avec comme particularité que les nouveaux cas pour l’année 2009 représentent 14.6% des agents, 64/414, (16.9 % en 2007). Il y a une petite amélioration d’une situation qui n’avait jamais été aussi détériorée qu’en 2007. En 2009 :
Le médecin du travail acte qu’on est définitivement sorti semble- t-il d’un épisode dramatique de harcèlement institutionnel. Mais que ce qui déstabilise la santé des agents a à voir avec les évolutions de l’organisation du travail dans ce secteur de la métallurgie qui allient une intensification du travail, une imprévision du remplacement des compétences partant en retraite, une quasi absence de pépinière en Maintenance pour pallier à ces départs et prévoir les temps de compagnonnage nécessaire. Il est symptomatique de noter que :
Ceci explique, comme l’indique le détail de la Veille médicale en risques psychosociaux des organisations du travail pathogènes rapportée dans ce rapport, que je fais donc Alerte comme médecin du travail dans ce Rapport Annuel Médical pour « Risque Psychosocial important »:
Le site industriel est maintenant confronté à une très grave crise de l’organisation du travail qu’on retrouve semble-t-il sur les autres Unités du territoire, pour laquelle la non anticipation du départ d’une génération de Maintenance est première. Comme énoncé il y a un an, constatons que les agents sont :
EN PRATIQUE Quel(s) usage(s) dans l’espace public interne de l’entreprise de la veille en consultation individuelle à l’analyse collective des dossiers médicaux ? Le médecin du travail peut donner à voir et ébaucher des pistes de compréhension de l’évolution concrète des organisations du travail potentiellement délétères, en rendant compte des affects douloureux de petites collectivités de travail, avec ses notes cliniques recueillies au fil des consultations et un système de veille quantitatif. L’activité de travail et les rapports sociaux de travail sont ainsi interrogées, ce qui peut ouvrir à la compréhension des différents acteurs. Dans les faits cette veille est présentée chaque année de façon détaillée en Comité d’entreprise et le débat qu’elle provoque tracé à son Compte rendu, à l’occasion de la présentation du Rapport annuel du médecin du travail. Parfois elle est présentée en CHSCT si les opportunités ou la gravité de situations l’exigent. À l’occasion d’alerte médicale importante du point de vue du médecin du travail, celle-ci est « tracée » par courrier au président et au secrétaire du CHSCT pour instruction d’un éventuel danger collectif qui pourrait relever d’une imminence de danger si des mesures conservatoires n’étaient pas mises en œuvre. Dans de telles circonstances il a pu être proposé que le médecin du travail présente lui-même l’argumentaire de son alerte médicale au collectif de travail concerné. Le projet n’est pas alors d’ouvrir le débat sur la gravité médicale collective qui relève de la responsabilité et de la professionnalité du médecin du travail, mais sur ce qui fait difficulté concrètement dans les organisations du travail concernées, en le ciblant sur la validation et le développement de pistes de compréhension..■; |
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